Aux portes de la Forêt
EAN13
9782916359618
ISBN
978-2-916359-61-8
Éditeur
Oisaux de Papier
Date de publication
Collection
DE BROCELIANDE
Nombre de pages
70
Dimensions
15 x 15 x 0,9 cm
Poids
155 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Aux portes de la Forêt

De

Illustrations de

Oisaux de Papier

De Broceliande

Indisponible

Ce livre est en stock chez un confrère du réseau leslibraires.fr,

Cliquez ici pour le commander
Extrait :

Tout a commencé quelques jours avant Noël. Oui, tout a commencé, car tout commence à chaque instant.

J’avais trouvé refuge dans mon petit appartement situé en ville, dans le vieux Rennes. En ce milieu d’après-midi, froid et gris, j’avais monté les escaliers péniblement, semblant porter sur mon dos tout le poids de la misère du monde, fait tourné la clef fébrilement dans la porte, jeté ma sacoche de travail dans l’entrée et je m’étais mise au lit sous la couette tout habillée. Je m’étais recroquevillée, j’étais fatiguée, la sensation d’avoir été usée jusqu’à la corde. Une journée de travail de plus, peut-être une de trop ? Non pas une fatigue du corps, j’avais perdu tout contact avec celui-ci depuis bien longtemps mais une grande lassitude dans ma tête. Cette tête qui résonnait encore de l’entretien que j’avais eu le matin même avec mon patron. Ou du moins des mots qui me revenaient sans cesse en boucle : chiffre, rentabilité, compétitivité. Ils étaient partout, ils me martelaient les tempes et je me sentais devenir un objet, une machine, un robot. Cette cadence m’épuisait, je tirais un peu plus sur la couette, la remontais pour couvrir ma tête et me mettais en boule dans le lit, tentant désespérément de trouver un peu de chaleur. Froid au-dedans comme au dehors. Abrutie, je m’étais assoupie, pendant combien de temps ? Je ne sais pas.
J’étais entre veille et sommeil quand mon téléphone portable s’était mis à sonner, un texto d’une amie. Une invitation à me rendre dans une librairie pour y découvrir une « expo conte » : la découverte d’un univers pictural par des histoires merveilleuses. En lisant l’intitulé de cette invitation, je m’étais dit : « Tiens, on ne sait plus quoi inventer ! »

Je repoussais la couette où je n’avais pas trouvé le repos et la consolation espérée. Je me levais, délaissant le portable pour l’écran de l’ordinateur, je cherchais sur la toile l’adresse de la librairie en question. Quelle étrange coïncidence ! Celle-ci était située à quelques pas de chez moi. Je tirais sur mes vêtements, histoire de les défriper un peu, un coup d’eau sur le visage pour me rafraîchir les idées et je sortais sous un ciel gris plombé. Dans les rues de la capitale bretonne, les gens s’affairaient aux derniers achats du réveillon. Les enseignes clignotantes répondaient aux guirlandes de circonstance, mais je ne croisais nulle part la magie de Noël, ni sur les visages, ni dans l’ambiance de la ville.
La librairie se trouvait dans une des petites rues transversales à la place Hoche. Un homme passionné de livres et de la Bretagne avait jeté là son encre. Il proposait régulièrement des rendez-vous autour d’un écrivain, d’un musicien ; cette fois c’était le tour d’une peintre. Un groupe de personnes discutait sur le pas de la boutique, le lieu était plein à craquer. Je tentais tant bien que mal de m’approcher du mur où étaient accrochées les toiles. Mon amie était déjà là, me faisant de grands signes, m’encourageant à fendre la foule.
S'identifier pour envoyer des commentaires.