Yv

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Je lis, je lis, je lis, depuis longtemps. De tout, mais essentiellement des romans. Pas très original, mais peu de lectures "médiatiques". Mon vrai plaisir est de découvrir des auteurs et/ou des éditeurs peu connus et qui valent le coup.

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1 septembre 2018

Big Bill est mort, pendu à un arbre devant la maison de sa mère et de ses deux frères qui le regardent en attendant l'arrivée du shérif. Alors qu'ils n'osent pas le détacher pour ne pas souiller la scène du crime, les deux frères refont le parcours de Big Bill pour savoir qui, dans la petite ville, aurait pu le tuer. Les candidats sont très nombreux.

Les États-Unis, sur fond de racisme, probablement à la fin des années cinquante, les noirs ne sont pas appréciés et celui d'entre eux qui ose vivre comme les blancs est très mal vu d'iceux voire méprisé ou pire. Big Bill a pas mal d'ennemis, entre les racistes, les jaloux de ses succès, les maris cocus, les joueurs de poker qu'il a plumés...

Le scénario (Wander Antunes) est intéressant, à coups de retours en arrière, on apprend l'essentiel de la vie de Big Bill. Bien mis en dessins (Walter Taborda) aux traits réalistes et expressifs, aux couleurs chaudes ((Vance Caines), cette BD, si elle ne joue pas dans la catégorie de celles qui ont un truc en plus, qui déchirent comme diraient les jeunes, n'en est pas pour autant déplaisante. Au contraire, je me suis fait un plaisir de la lire et je vais aller la remettre dans les rayonnages pour que d'autres puissent en bénéficier.

Zidrou

Dargaud

16,95
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1 septembre 2018

De retour d'une croisade, sept ans après son départ, le chevalier Brayard fait route avec un moinillon porteur des reliques de sainte Bertrude, patronne de son ordre religieux. En chemin, ils sont attaqués par une jeune princesse Hadiyatallah qui veut retourner dans son pays d'où elle a été enlevée par un chevalier ami de Brayard revenu des croisades lui aussi. C'est Brayard et son compagnon le moine, qui vont l'escorter.
Détente et amusement sur fond historique pour celle-ci. Brayard porte bien son nom, Hadiyatallah est redoutable dans tous les domaines et le moinillon bien naïf et sans doute secrètement amoureux de la jeune princesse. C'est drôle, léger et tendre. De quoi passer une heure ou deux dans un Moyen-Âge truculent et animé.

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KERBRAT Anne-Solen

Palémon

10,00
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1 septembre 2018

Anna Carantec, morlaisienne et psychologue aime chiner et fréquente les salles de vente aux enchères. Lors de l'une d'elles, elle assiste à la vente d'un tableau qui n'aurait jamais dû quitter sa famille. Intriguée, elle demande alors à son cousin, le commandant Perrot de Nantes, opportunément en congés maladie de l'aider à résoudre cette énigme. Le cousin arrive, furète un peu et s'en remet assez vite au commandant de police local, Mével qui prend la suite. Cette histoire du tableau ayant appartenu à la grande-tante d'Anna, la célèbre Lady Mary, née pauvre, fille de meunier et ayant fini sa vie en Lady, propriétaire du château de Coat-an-Noz l'intéresse au plus haut point.

Les éditions Palémon peuvent s'enorgueillir d'un catalogue riche : Jean Failler et sa "Mary Lester", Firmin Le Bourhis (récemment dédécé) et Hugo Buan, entre autres. Anne-Solen Kerbrat en est pour sa part, à son douzième roman policier. Celui-ci, après un début un peu longuet qui présente les divers intervenants, leurs liens, les retours en arrière avec la tante et la grande-tante d'Anna, la vie actuelle d'icelle, morne et répétitive, commence à accélérer dès lors que le cousin flic débarque à Morlaix et met son nez dans l'affaire du tableau. Ensuite, sans être un polar haletant, il est fort bien construit et mené, Anne-Solen Kerbrat mêlant habilement la fiction et la réalité. Car oui, Lady Mary a bien existé : née fille de meunier elle a fini par épouser un Sir anglais et revenir au pays. Ses châteaux existent encore, ses descendants, je ne sais pas.

J'ai beaucoup aimé mon voyage dans l'hiver de Morlaix - ville que je ne connais pas encore - Anne-Solen Kerbrat est très pointilleuse, méticuleuse - parfois un peu trop sans doute et se répète, notamment dans la résolution de l'énigme vue par différents protagonistes, mais rien de rédhibitoire. C'est un polar d'atmosphère, un livre qu'il fait bon lire pour prendre un bon coup de Bretagne de plein fouet, ce qui est bon pour la santé, c'est mon docteur qui l'a dit, mais malgré tout, ça n'est pas remboursé par la sécu. À lire au coin du feu quand il fait froid comme à Morlaix cet hiver-là, ou sur la terrasse au soleil quand il fait chaud ou partout ailleurs quand il fait n'importe quel temps. À lire quoi !

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1 septembre 2018

San Diego, Californie, le 10 septembre 2001, un homme âgé qui profite de son jacuzzi se fait assassiner. Le lendemain, ce sont les tours jumelles de Manhattan qui tombent.

1920, Jérusalem, les services secrets britanniques engagent un jeune homme, juif, qui parle plusieurs langues pour espionner les chefs musulmans islamistes qui sont approchés par les membres de la secte allemande Thulé, celle-ci même qui forgea les bases du nazisme.

Retour en 2001 où Pierre Cavaignac et Marjolaine Karadec, archéologues se retrouvent embarqués dans une histoire qui lie ces deux dates.

Pour ne rien cacher, c'est le deuxième livre de Jean-Luc Aubarbier que je lis, le premier (qui est le troisième tome des aventures des deux archéologues), intitulé "La vengeance de Gaïa" s'intéressait à la Préhistoire, et ne m'avait pas emballé. Pour "Le testament noir" - qui est chronologiquement la deuxième aventure du couple -, ma sensation est toute autre. J'ai beaucoup aimé. Sans doute l'époque, le contexte m'ont-ils concerné davantage puisque la construction des deux livres est la même.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, je précise que JL Aubarbier est historien des religions, libraire et franc-maçon - personne n'est parfait, ça doit arriver à plein de gens bien - ; plaisanterie mise à part, ce détail est important car la maçonnerie est très présente dans ses livres. Il a aussi écrit des essais sur le Périgord, les Cathares, les Templiers, autant de sujets qui me plaisent bien.

La bonne idée de ce roman est de parler des origines de l'islamisme, très fortement lié au nazisme "L'islamisme est à l'islam ce que le nazisme fut à l'Allemagne." (p.154), de déplacer notre regard d'occidentaux sur la Seconde Guerre mondiale, vers le Moyen Orient. J'ai appris une foultitude de choses. En bon Européen moyen, je n'avais jamais cherché vraiment à savoir comment le conflit avait pu s'étendre là-bas. Certes, j'avais bien notion de Rommel en Égypte et de divers fronts, mais pas à ce point. La secte Thulé qui cherche à étendre son pouvoir de nuisance, la naissance des Frères musulmans : "Dans les années 1920, le grand mufti de Jérusalem et la secte des Frères musulmans se sont mis au service d'Hitler. Après la défaite de 1945, de nombreux dignitaires nazis ont gagné les pays arabes et ont poursuivi la lutte clandestinement. Sans eux, le conflit israélo-arabe n'aurait jamais eu lieu. "Celui qui s'en prend à un juif trouvera en moi un ennemi le jour du jugement dernier", a dit Mahomet. Mais comment faire la paix quand le ministre de l'information de Nasser se nomme Hans Appler, collaborateur de Goebbels ?" (p.194). J'ai trouvé ça passionnant, JL Aubarbier semble très documenté et connaisseur, il s'appuie sur des ouvrages et des faits cités en fin de volume. Son livre donne une autre ouverture sur le monde dans lequel on vit actuellement, très loin de ce que l'on apprenait à l'école sur cette période. Il est vrai que la colonisation et le découpage des territoires en frontières créées de toutes pièces n'étaient pas au programme.

Et l'intrigue, celle qui lie tous les éléments entre eux et fait intervenir des personnages fictionnels au milieu de ceux qui ont réellement existé ? Un rien fantastique : une relique de deux mille ans en est la clef de voûte. Elle se suit très bien et même plus puisque l'envie d'arriver à l'épilogue et de comprendre toute l'histoire est très forte et tient en haleine jusqu'aux ultimes pages. Pierre Cavaignac et Marjolaine Karadec sont obstinés, têtus, fins et très calés dans leur domaine professionnel, ce qui nous en apprend également pas mal sur la ville de Toulouse - que je ne connais pas encore, mais j'ai de bonnes idées de visites et même un restaurant s'il existe encore. Ils pourraient paraître un peu "justes" mais le fait est qu'ils ne sont pas enquêteurs ni flics et donc leurs limites sont excusables, et puis les héros tout-puissants, ce n'est pas trop mon truc.

En résumé, une excellente lecture que je conseille pour cette fin d'été - ou après - et si vous aimez la Préhistoire, laissez-vous tenter également par "La vengeance de Gaïa" (City poche) qui devrait fonctionner tout pareillement. Et pour être complet, la première aventure du duo d'archéologues s'intitule "L’échiquier du temple".

La Boîte à Bulles

24,00
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1 septembre 2018

Largué par sa copine et donc à la rue, Martial a du mal à se remettre de la mort récente de son grand-père. En fouillant dans les affaires d'icelui, il trouve des lettres échangées avec une femme et trace d'un vieil ami dont il n'a jamais entendu parler. Pour tenter de faire la lumière sur ces énigmes, Martial quitte la région parisienne, direction le plateau de Millevaches, là où semble-t-il, tout à commencé. Dans le village, Martial n'est pas forcément bien accueilli surtout lorsqu'il sympathise avec le bouc-émissaire local et surtout avec sa fille, Ariane.

Reprise post vacances tranquille avec des livres lus avant mais pas encore chroniqués. Voici donc une BD ou roman graphique comme on dit maintenant pas mal du tout. Bon, je ne suis pas fan du trait, celui des personnages ça va, mais les paysages, le contexte, tout cela me semble confus et chargé. De même pour les phylactères nombreuses et bien remplies, au moins au début de l'ouvrage. Malgré cela, j'ai bien aimé mon voyage au plateau de Millevaches. Le mystère s'épaissit au fil des pages et l'ambiance change.

Il y a un faux air de Tardi dans l'album : le noir et blanc peut-être ou la tête de Martial ou l'étrangeté de l'histoire ? Ou peut-être tout cela en même temps. Référence oh combien prestigieuse pour "Intrus à l'étrange" qui est -un bon conseil- à découvrir. Simon Hureau est celui qui a dessiné "Crève-Saucisse".